Femme radieuse…
Femme radieuse comme les plaines en automne,
donne-moi ton cou, tendre nid d’oiseaux bleus,
tes mains plus pures que les pierres des rivières –
femme à l’esprit voyageur comme l’infime pollen,
à la chair plus juteuse que toute pensée.
Femme, terre sombre, je t’aime, te désire,
je te veux, comme je veux, ô femme, la bonne terre noire,
la terre fraîche qui reçut autrefois les miens,
la terre vive où bien vive est ma mission,
la terre où je veux m’endormir à jamais.
Et, malgré ceux qui sèment au désert sable et feu,
je veux – l’ombre à la ceinture, le soleil dans le dos –
offrir au grain toute la lumière, un peu d’eau ;
je veux labourer, semer, faucher, broyer avec rage
cette terre, la matrice donnée le jour premier,
où m’attend, comme dans un miroir, mon visage.
1917
Texte : B. Fundoianu – „Femeie luminoasă“, dans le recueil Privelişti. Poeme, 1917-1923, Avec un portrait inédit de Constantin Brancusi, Bucureşti, Editura Cultura Naţională, 1930, 107 p. in 8°.
Traduction du roumain par Luiza Palanciuc.
Image : M.H. Maxy (1895-1971) – Nu, huile sur carton, 47 x 64 cm., 1924, Musée National d’Art de Roumanie.
Pour citer cet article:
Restitutio Benjamin Fondane – http://fondane.wordpress.com/
Gratias agimus.
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